Moyens pour la rentrée 2021 : on prend les mêmes et on recommence ?

La répartition des moyens d'enseignement par académie a été dévoilée lors du Comité Technique Ministériel (CTMEN) du 16 décembre. Elle reprend les mêmes recettes que les années précédentes.

Priorité au 1er degré en partie en trompe-l’œil, rognage des moyens dans le 2nd degré et hausse des heures supplémentaires : pour la rentrée 2021 le ministère a choisi de reprendre les recettes qui n’ont pas fait son succès.

Moyens dans le 1er degré

MoyensL’académie de Créteil voit ses moyens augmenter de 340 ETP (équivalents temps-plein).

Un chiffre positif, d’autant que l’on attend à la prochaine rentrée moins d’élèves que cette année (-0,4% pour l’académie)

Un chiffre à relativiser toutefois :

  • Car une bonne partie de ces moyens sera destinée à assurer les nouvelles mesures de réévaluation des seuils de décharges de direction.
  • Car cette dotation théorique est à mettre en parallèle avec la baisse du nombre de lauréats au CRPE.

Vous trouverez notre analyse détaillée à l’échelle nationale ainsi que des documents communiqués lors du CTMEN ici.

Moyens dans le 2nd degré

C’est ici que les choses se corsent. En apparence, tout va bien, l’académie de Créteil est l’une des seules à voir ses moyens théoriques augmenter, avec une « création » de 53 postes. En pratique, la réalité est plus complexe :

  • Car cette hausse des emplois est à mettre en parallèle avec une hausse du nombre d’élèves. L’académie accueillera en effet environ 5000 élèves en plus à la rentrée prochaine dans le 2nd degré.
  • Car ces emplois se décomposent en réalité en deux parties. D’une part 86 suppressions de postes réels. D’autre part 139 « créations de postes » via des heures supplémentaires (HSA).

Il y aura donc à la rentrée prochaine moins de personnels pour accueillir plus d’élèves. Pour combler en partie ce manque on demande donc aux personnels de faire encore et toujours plus d’heures supplémentaires.

Pour le Sgen-CFDT, ces heures supplémentaires ne peuvent constituer une réponse aux problèmes d’attractivité et de rémunération dont souffrent nos métiers.

Le Sgen-CFDT a aussi dénoncé une logique qui renforcera certainement les inégalités de rémunération entre femmes et hommes. En effet, les documents du ministère montrent que les heures supplémentaires creusent l’écart salariale entre enseignantes et enseignants.

Elles impliquent par ailleurs une dégradation des conditions de travail pour les enseignant.e.s et une dégradation des conditions d’enseignement pour les élèves. Elles entrainent aussi au final moins d’emplois pour notre société.

En 2021, comme depuis quelques années, le diable continuera donc de s’habiller en HSA.

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