Le conflit social autour du projet de réforme des retraites se poursuit. Voici les dernières informations et nos positions.
Les revendications de la CFDT et du Sgen-CFDT
Pour obtenir un projet de réforme juste socialement, la CFDT et le Sgen-CFDT demandent :
- L’abandon de l’âge pivot, mesure inutile et injuste qui va contre le principe même d’un système par points.
- La reconnaissance de la pénibilité avec notamment la réintégration des 4 critères exclus en 2017.
- La création de nouveaux droits pour les fins de carrière et notamment la cessation progressive d’activité.
- La hausse du minimum contributif prévu par la réforme. Si celui-ci constituerait un progrès par rapport à l’existant, il resterait cependant en dessous du seuil de pauvreté.
- Des garanties fortes en terme de transition pour les régimes spéciaux et de compensations pour les fonctionnaires ayant peu de primes afin que ceux-ci ne soient pas les grands perdants de la réforme.
Nos moyens d’action
Suite à son Bureau National du début de semaine, qui s’appuie sur les remontées faites par les adhérent.e.s, la CFDT a décidé :
- De lancer une pétition reprenant les revendications énoncées ci-dessous. Cette pétition rencontre un réel succès avec 50 000 signatures depuis lundi soir.
- De continuer d’interpeler les parlementaires qui seront en 1ère ligne pour faire évoluer le projet de loi. Chacun.e de nous peut également écrire aux députés et sénateurs pour donner plus de poids aux revendications de la CFDT: vous pouvez ainsi télécharger un modèle de courrier aux parlementaires.
- D’appeler à la mobilisation ce samedi 11 janvier : rendez-vous à partir de 10h au métro Saint-Paul à Paris
Et l’Éducation Nationale ?
La question des compensations est essentielle pour les personnels de l’Éducation Nationale qui sinon seraient les grand.e.s perdant.e.s de la réforme avec des baisses de pension de 20 à 30% une fois celle-ci pleinement mise en œuvre.
Comme nous vous l’expliquions dès septembre dans cette infographie, c’est autour de 10 milliards d’euros par an qu’il faudra à terme trouver pour compenser les effets du nouveau mode de calcul. Par ricochet ces compensations pourraient alors permettre une réelle revalorisation de nos carrières, plus que nécessaire. Plusieurs sorties médiatiques de membres du gouvernement ont laissé penser que la méthode pourrait être celle d’une augmentation progressive au long cours avec une hausse supplémentaire du budget de l’Education Nationale autour de 500 millions d’euros par an.
Mais si le principe d’une compensation et la garantie du maintien du niveau des pensions a été exprimée plusieurs fois par le gouvernement, celui-ci n’a jusqu’alors donné quasiment aucun élément concret et précis pour valider cet engagement. Comment les personnels pourraient-ils et elles alors avoir confiance ? Le passif du gouvernement, tant en terme de rémunérations (gel du point d’indice) que de continuité politique (report de PPCR) n’incite guère à la confiance non plus.
De premières réunions avec les organisations syndicales à l’automne ont permis d’expliquer le principe de la compensation et de partager le constat d’un décrochage des rémunérations de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche par rapport à celles des autres fonctions publiques équivalentes ces 30 dernières années. Mais tout reste à faire !
Diverses sorties médiatiques ou articles de presse envisagent qu’une éventuelle revalorisation se fasse en échange de contreparties notamment autour du statut des enseignant.e.s.
Pour le Sgen-CFDT :
- Les compensations doivent toucher l’ensemble des personnels (titulaires et contractuels) et ne pas être conditionnées à l’exercice de certaines missions, une augmentation du temps de travail ou des choix de carrière précis.
- Un travail de réduction drastique des inégalités femmes-hommes sur tous les éléments de rémunération est nécessaire : il y a urgence à agir tant les primes creusent les inégalités entre femmes et hommes, sauf lorsqu’elles sont forfaitaires et servies à tous.
De prochaines réunions auront lieu la semaine prochaine dans l’Éducation Nationale (le 13 janvier) et dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche (le 16 janvier). Nous y attendons des chiffres, un calendrier et des garanties solides. Sans ces éléments il ne peut être envisageable pour les personnels de nos ministères de s’engager dans cette réforme.
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