Protéger davantage élèves, personnels et familles

Alors que la situation sanitaire s'aggrave et que les protections sanitaires sont sur le terrain insuffisantes, le Sgen-CFDT de l'académie de Créteil a déposé ce vendredi 26 mars un préavis de grève.

Ce préavis a pour objectif d’alerter une nouvelle fois les autorités rectorales sur la gravité de la situation et de témoigner de notre soutien aux équipes qui seraient contraintes, faute d’alternative, de se mobiliser par ce biais.

Monsieur le Recteur,

En application de la loi du 19 octobre 1982 et du décret n° 2008-1246 du 1er décembre 2008,

nous vous informons que le syndicat Sgen-CFDT de l’académie de Créteil dépose un préavis de grève pour les journées allant du lundi 29 mars au vendredi 16 avril.

Ce préavis est motivé par l’insuffisance des protections mises en place pour les élèves et les personnels compte tenu de la gravité de la situation sanitaire.

Nous le déposons avec regret. Notre organisation est convaincue de l’importance de nos missions. Les personnels souhaitent avant tout pouvoir être aux côtés de leurs élèves. Mais, alors que les données épidémiques flambent, alors que de partout nous parviennent des signalements qui indiquent qu’il n’est parfois plus possible d’assurer nos missions, faute par exemple d’adultes en bonne santé en nombre suffisant, nous ne pouvons que constater les carences de l’institution pour protéger ses personnels et les élèves. Et nous ne pouvons observer ce drame se dérouler sans rien dire. Depuis des mois nous alertons sans relâche pour qu’écoles et établissements s’adaptent réellement à la situation.

Mais malgré toutes ces alertes, les actions entreprises par les autorités gouvernementales ont été très insuffisantes. L’administration n’a pas fourni aux personnels de masques chirurgicaux. Aucun dispositif n’a été mis en place pour permettre le contrôle et l’amélioration de la qualité de l’air dans les salles de classe. Les travaux nécessaires, en termes de sanitaires ou d’aération, n’ont pas été menés. L’hybridation, pertinente en lycée, n’a pas été autorisée en collège ou dans les écoles. Les consignes en cas d’absence de personnels conduisent à un brassage des élèves et à des sureffectifs particulièrement problématiques dans la période. Des établissements et des écoles, dans lesquels les cas se multiplient, ne sont pas fermés. Pire : régulièrement, le Ministre de l’Éducation Nationale de la Jeunesse et des Sports, a nié la gravité de la situation.

Il ne nous paraît pas juste que des personnels aient à payer de leur poche cette situation. Il ne nous paraît pas juste que des personnels aient à user du droit de grève alors qu’ils souhaiteraient simplement pouvoir exercer leurs missions en sécurité. Mais face à la gravité de la situation, alors que l’administration peine à reconnaître le droit de retrait, et plus largement ses propres insuffisances, alors que les nombreuses fiches RSST qui sont remontées ne font l’objet la plupart du temps d’aucune suite, nous savons que des personnels, à certains endroits de l’académie particulièrement touchés, n’auront d’autres choix pour se protéger que d’utiliser le droit de grève. Nous assurons ces personnels de notre soutien.

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