Rémunération au mérite, travailler plus pour gagner plus : le retour des vieilles idées injustes et inefficaces

La campagne électorale actuelle est l'occasion de voir ressurgir, notamment mais pas seulement dans le programme du président-candidat, des idées que le Sgen-CFDT de l'académie de Créteil a toujours combattu. Nous vous expliquons pourquoi.

Les déclarations du président Macron le 18 mars font d’ores et déjà beaucoup réagir les personnels. Il n’est toutefois pas le seul candidat à formuler des idées qui reviennent régulièrement… et sont pour autant toujours aussi injustes et inefficaces.

Travailler plus pour gagner plus ?

Pour beaucoup de candidat.e.s il semble tout simplement impossible d’imaginer revaloriser les métiers de l’Éducation Nationale sans imposer aux personnels de nouvelles tâches.

Pourtant, comme nous vous le montrions dans la vidéo ci-dessous ces métiers ont été profondément dévalorisés ces 40 dernières années, entrainant une perte importante de pouvoir d’achat. Pour dire vrai, ce n’est pas d’une « revalorisation » dont les personnels de l’Éducation Nationale ont besoin, mais bien d’un rattrapage, y compris par rapport à d’autres fonctions publiques.

Conditionner une éventuelle augmentation à une nouvelle augmentation de la charge de travail serait donc particulièrement injuste.

Surtout que la charge de travail elle aussi a d’ores et déjà fortement augmenté, sans parler des difficultés nombreuses liées au contexte pandémique. L’école inclusive, la numérisation, l’individualisation des parcours et de l’orientation sont autant d’évolutions, parmi d’autres, qui ont entrainé une hausse de la charge de travail des personnels.

Et la rémunération au mérite ?

Un autre refrain revient régulièrement dans cette campagne électorale, celui, dépassé et suranné, de la « rémunération au mérite ». Il faudrait ainsi faire la différence entre « les bons profs » et « celles et ceux qui ne sont pas prêts à davantage s’engager ou à faire plus d’efforts ».

A vrai dire ce refrain est tellement daté que nous vous expliquions déjà ici en détail pourquoi une telle idée ne correspond pas à la réalité de nos métiers et ne peut entrainer que davantage d’iniquité.

On ne peut que déplorer que la campagne présidentielle voit ressortir ces vieilles idées peu efficaces alors que notre pays a désespérément besoin d’un projet ambitieux pour l’école.

Au Sgen-CFDT de l’académie de Créteil nous ferons tout pour que ces idées délétères pour l’éducation nationale retournent dans le placard où elles ont passé trop peu de temps et dont elles n’auraient pas dû sortir.