Après une année scolaire 2020-2021 chaotique, le Sgen-CFDT constate que la tenue des examens se passe dans l'impréparation dans les établissements et engendre une charge considérable pour les personnels sur le terrain.
Les personnels dans les directions des examens et concours font de leur mieux mais des dysfonctionnements insécurisent les personnels, notamment les personnels de direction, chef.fes de centre comme responsables de jury.
Des enseignant.e.s convoqué.e.s de manière aléatoire et inappropriée
La liste des dysfonctionnements dans les lycées est sidérante, en voici quelques exemples, loin d’être exhaustifs :
- régulièrement seulement un ou deux enseignant.e.s convoqué.e.s sur des équipes dépassant parfois 10 personnes ;
- souvent ces enseignant.e.s n’enseignent pas la spécialité de Terminale, voire même celle de 1ère et n’ont donc pas reçu les informations voire une formation sur le grand Oral ;
- des convocations d’enseignants qui ne correspondent pas aux spécialités des élèves et cela dans toutes les spécialités mais avec une prégnance sur les spécialités rares… Aussi, les élèves qui choisissent des spécialités moins fréquentes que d’autres risquent d’être pénalisés car de fait seront interrogés sur la spécialité plus répandue faute d’un vivier suffisant dans des spécialités plus rares ;
- des convocations élèves qui précisent la spécialité d’un des deux enseignants, membre du jury, ce qui rompt toute équité de traitement ;
- des convocations élèves qui changent à la dernière minute ;
- des équipes dans lesquelles seul un.e enseignant.e stagiaire a été convoqué ;
- des convocations envoyées au dernier moment, parfois même sans l’adresse du centre d’examen et sans que la cheffe ou le chef de centre soit mis au courant.
- des jurys de délibération qui ne peuvent se tenir en raison de soucis techniques puis sont décalés à moins de 12h de leur tenue.
Face à ces interrogations multiples les corps d’inspection nous répondent qu’ils ne connaissent pas les logiques algorithmiques du logiciel distribué aux DEC (en Ile de France le SIEC) pour affecter les jurys.
A quand une réelle coordination entre les différents acteurs chargés de l’organisation de l’examen ?
Des EPLE à qui il revient toute une logistique peu stable et sans la moindre rémunération des personnels
Les personnels de secrétariat d’examen ont en charge avec la nouvelle organisation du baccalauréat toutes les impressions des bordereaux de notation mais également des fiches d’interrogation du Grand Oral.
A cela s’ajoute une forte inquiétude sur la stabilité des outils numériques avec le changement de logiciel de délibération (Délibnet disparaît au profit de Cyclades) et une formation qui n’intervient que le 30 juin, pour une délibération qui aura lieu le 5 juillet.
Par ailleurs, l’enchaînement des passations (20mn de prépa, 20mn de présentation et 10mn de pause pour la concertation sur la prestation du candidat) n’est pas clairement explicité ce qui laisse beaucoup de place à des organisations complexes et confuses sur le rôle des enseignants.
Des AED et des CPE se retrouvent mobilisés sur des tâches dévolues aux enseignants car ces derniers sont insuffisamment convoqués à certains endroits.
L’agilité a ses limites
Celle des personnels ces deux dernières semaines a été mise à très rude épreuve et seule la remarquable conscience professionnelle des collègues a permis d’éviter un accident industriel encore plus dramatique.
Cela se fait donc au prix d’une certaine maltraitance. Une collègue nous indiquait ainsi faire passer depuis 4 jours 7 ou 8 candidat.e.s par 1/2 journée, sans aucun temps pour délibérer et avec un binôme qui a d’ores et déjà changé 4 fois.
Une épreuve anticipée de français à repenser
Les collègues de lettres qui font passer l’épreuve anticipée de français sont quant à eux particulièrement sollicités : 15 candidat.e.s par jour, seul.e, en ayant la charge toutes les 30 minutes d’évaluer 4 fois pour arriver à une note sur 20. Le tout avec des récapitulatifs très nombreux et auxquels s’ajoutent les copies écrites. Comment ne pas souhaiter que la tâche qui incombe à l’ensemble du système scolaire de faire passer cet examen soit mieux répartie ?
Au final on ne peut que regretter que la légitimité de l’examen, et notamment de la nouvelle épreuve du Grand Oral, soit ainsi entamée.
Ainsi l’année se termine par ce constat sidérant d’une administration qui ne semble plus en mesure d’organiser l’examen phare de la scolarité.
En croisant les facteurs de nouveautés liés à la réforme du baccalauréat et les facteurs liés à l’accumulation de saignées des services déconcentrés on peut comprendre l’existence de risques de dysfonctionnements déstabilisants pour toutes et tous. Mais comprendre, ne veut pas dire accepter.
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