Moyens pour la rentrée 2018 dans le 2nd degré : des choix inquiétants.

Les dotations horaires globales (DHG) sont en ce moment communiquées aux établissements. 122 postes sont créés dans l’académie, mais cela ne suffira pas, alors que 4300 élèves supplémentaires sont attendus.

On risque donc, faute de moyens suffisants, d’assister à une dégradation des conditions d’enseignement, fruit de la politique budgétaire voulue par le gouvernement. Un choix que dénonce le Sgen-CFDT.

Rappel des épisodes précédents

Petit retour en arrière pour comprendre la situation. Les années 2007-2012, sous le mandat de Nicolas Sarkozy (et sous lequel M. Blanquer fut recteur de l’académie de Créteil puis Degesco) ont été marquées par des suppressions de postes massives (autour de 80 000) et une baisse des moyens dans l’Education nationale. Ces suppressions de postes ont été alors quelque peu masquées par la baisse du nombre d’élèves, notamment dans le 2nd degré. Il s’agissait néanmoins d’une bombe à retardement, vu les évolutions démographiques à venir.

Les années 2012-2017 ont quant à elles été marquées par des créations de postes substantielles (autour de 60 000). Mais l’effet a été relativement peu visible sur le terrain suite au boom démographique entraîné par une natalité au plus haut depuis la fin du précédent millénaire. Ce fut particulièrement le cas dans notre académie où le nombre d’élèves a fortement augmenté dans le 2nd degré ces dernières années.

Et maintenant ?

Le gouvernement actuel a fait le choix de mettre fin aux créations de postes dans le 2nd degré, ce que le Sgen-CFDT regrette fortement. Sur l’ensemble du territoire, seul 120 postes sont créés (contre plusieurs milliers les années précédentes) alors que 26 000 élèves supplémentaires sont attendus.

Les DHG qui arrivent dans les établissements du 2nd degré ces derniers jours sont donc le reflet de cette situation et vont amener une dégradation des conditions de travail des collègues, soit par la hausse du nombre d’élèves par classe, soit par la perte d’heures d’autonomie ou d’options. Le H/E qui mesure le taux d’encadrement des élèves dans l’académie est ainsi globalement en baisse, passant de 1,50 à 1,49. On ne peut que le regretter, alors que l’académie de Créteil, de part son profil social, devrait être prioritaire.

Que faire ?

Le souci est régulièrement le même : lorsque les DHG arrivent dans les établissements il est, d’une certaine façon, déjà trop tard.
Il est bien sûr possible, et nécessaire, de faire voter un vœu dans son établissement lorsque la DHG aboutit à une dégradation des conditions de travail des personnels et des élèves.
Mais les enveloppes budgétaires transmises à l’Education nationale puis aux académies sont fermées. Le budget 2018 de l’Education nationale a en effet été voté en novembre 2017.

Se battre pour les moyens d’un département ou d’une académie, revient alors à déshabiller Pierre pour habiller Paul.

Le Sgen-CFDT de l’académie de Créteil refuse de jouer le jeu de la concurrence entre les territoires ou les académies. Il réaffirme néanmoins qu’il est essentiel pour l’éducation nationale :
⯌ que les établissements socialement défavorisés soient prioritaires dans la répartition des moyens ;
⯌ que d’autres choix budgétaires soient faits au niveau national.

Il soutiendra toute action qui ira en ce sens, convaincu que notre académie et notre pays ont besoin d’une politique éducative plus ambitieuse.

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