Postes vacants dans l’académie de Créteil : l’inacceptable s’installe durablement

Une fois encore, le constat s'impose : le nombre de postes vacants après mouvement dans le second degré est en augmentation dans l'académie de Créteil.

Des chiffres inquiétants… et en dessous de la réalité.

Pour les mathématiques, discipline où le phénomène est le plus criant, ce sont 171 postes vacants après mouvement contre 148 l’année dernière. Le département de la Seine Saint Denis est de loin le plus touché des trois départements de l’académie, avec 167 postes vacants dont 114 en REP et REP +.

Ces chiffres ne témoignent qu’en partie de la réalité. Ils ne prennent pas en compte les renoncements de certains des collègues qui devraient arriver à la rentrée ou le fait que dans certaines disciplines les établissements peuvent renoncer à demander la création de postes de titulaires quand ils savent qu’ils n’ont que très peu de chances d’être pourvus.

On le sait, les autorités académiques vont accomplir l’exploit, au prix d’efforts sans égal, de mettre des enseignants face aux élèves.  Ce sera surtout grâce à l’emploi massif d’enseignants contractuels qui soit sont déjà en contrat, soit vont devoir être recrutés par les corps d’inspection  et le service des remplacements du rectorat de Créteil…

Des causes multiples

Cette situation est le résultat de plusieurs facteurs qui se conjuguent dans les zones géographiques les plus difficiles : manque d’appétence pour ce métier, en particulier dans les disciplines où les diplômes se monnaient plus cher qu’avec le CAPES ou l’agrégation, recrutements qui de facto se tassent d’année en année, conditions de travail,  jeu institutionnel des opérations de mouvement qui mécaniquement vide les zones les plus difficiles des enseignants titulaires en mesure d’obtenir d’autres zones.

L’académie de Créteil n’est pas isolée dans ce phénomène, mais le département de la Seine Saint Denis est touché de manière catastrophique par ces difficultés croissantes de recrutement. C’est là un handicap majeur dans la gestion des établissements, pour le travail des équipes et bien sûr pour les élèves.

N’est-ce pas là, la première des ruptures de l’égalité républicaine ?

Un débat de société

Pour le Sgen-CFDT de l’académie de Créteil, le recrutement et la formation des enseignants devraient être la préoccupation majeure de tout gouvernement ! On peut discuter sur le nombre de fonctionnaires enseignants, on peut discuter sur la tailles des groupes et les méthodes, mais on ne peut discuter la nécessité d’avoir des enseignants titulaires et formés dans tous les territoires de la République.

Cela nécessite un véritable débat sur le recrutement, les modes d’affectation et les conditions de travail des enseignants ainsi que les missions des personnels d’encadrement : un débat  de société qui dépasse largement l’ Éducation nationale.