La fin d’année scolaire est marquée par plusieurs mesures de gestion des personnels qui viennent durement toucher les collègues. Derrière ces mesures, une seule et même réalité : des restrictions budgétaires.
2025 marque donc le retour d’un mauvais feuilleton : l’académie de Créteil contre les finances publiques. Comme ce fut le cas en 2021, l’académie de Créteil est dans le viseur pour avoir « dépassé le schéma d’emploi ». Ainsi des restrictions budgétaires sévères lui sont imposées avec des conséquences majeures pour les personnels : contrats non renouvelés, temps partiels annualisés refusés etc.
Temps partiels annualisés : quand le rectorat donne son accord… puis le retire
A la mi-mai les collègues du second degré qui avaient demandé et obtenu une annualisation de leur temps partiel ont reçu un courrier leur indiquant, plusieurs mois après l’accord du rectorat, que cette annualisation leur était finalement refusée pour nécessité de services. Pour le rectorat cette manœuvre permet de réduire les coûts en embauchant moins de contractuels et en compensant des temps partiels désormais hebdomadaires par des heures supplémentaires qui coûtent moins cher à l’employeur.
Pour les collègues ce sont des projets d’études, de vie qui tombent à l’eau. Des organisations professionnelles et familiales complexes mises en péril, des frais importants engagés aussi parfois et qui ne peuvent être remboursés.
Face à la gravité de certaines situations le rectorat a indiqué qu’il réévaluerait les demandes des collègues qui le souhaiteraient au cas par cas.
Nous invitons donc fortement les collègues concerné·es à effectuer un recours puis à saisir la CAPA si besoin. Par ailleurs, pour les collègues qui ont obtenu un accord plus de 4 mois avant la date du refus, cet accord ne peut être retiré par le rectorat : « l’administration ne peut retirer une décision individuelle explicite créatrice de droits, si elle est illégale, que dans le délai de quatre mois suivant la prise de cette décision »
Non-renouvellement du contrat de personnels contractuels : retour à la case départ
Depuis la mi-mai des centaines d’enseignant·es contractuel·les de l’académie de Créteil reçoivent des courriers leur indiquant qu’étant donné l’évaluation des besoins de recrutement dans l’académie, un contrat ne peut pas leur être garanti pour l’année scolaire suivante. Pour limiter les dépenses le rectorat est en effet contraint de limiter au maximum le nombre de contrats. Les recrutements se feront au fil de l’eau et non via une gestion en amont. L’académie a déjà connu des épisodes de ce type. Les conséquences sont bien connues :
- incertitude et précarité pour les personnels contractuels ;
- remplacements tardifs ou inexistants pour les élèves ;
- départ de nombreux collègues contractuels vers d’autres employeurs réduisant à néant le travail mené par les personnels administratifs et d’inspection pour constituer des viviers de personnels contractuels formés et fidélisés.
Tout cela pour finalement réembaucher, au dernier moment et dans la panique des centaines de contractuel·les à la rentrée prochaine car les besoins quant à eux sont bien là et qu’il faut bien des personnels face aux élèves.
Si légalement l’académie est dans son bon droit, c’est donc à nouveau un énorme retour en arrière pour les personnels et plus largement pour la qualité du service public dans notre académie. A cela s’ajoute le gel des moyens de remplacement pour cette fin d’année scolaire.
Alors que l’académie de Créteil fait partie des plus gros employeurs de France de professeur·es contractuel·les, la CFDT continue de revendiquer pour ces personnels une titularisation sans concours pour mettre fin à la précarité de leur statut.
Investir massivement dans l’Éducation : une priorité !
« Le peuple qui a les meilleures écoles est le premier peuple. S’il ne l’est pas aujourd’hui, il le sera demain ». Cette citation de Jules Simon fit office de mantra lors de l’édification de notre système scolaire tel que nous le connaissons sous la IIIe République. Que penser alors d’un pays qui cherche à faire de maigres économies sur le dos du service public d’éducation et particulièrement de celui à destination des classes sociales les moins favorisées ?
Certains expliqueront que la situation budgétaire du pays ne laisse pas le choix. On pourra leur rétorquer qu’avec 77 milliards d’euros perdus par l’Etat en 2024 en allègement des cotisations sociales patronales (un montant qui a quadruplé en 10 ans), il est manifestement possible de faire d’autres choix politiques.
Pour la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques il est grand temps d’investir à nouveau dans l’Éducation.