La dpe2 mise à nu 

La DPE 2, en charge notamment des remplacements et des personnels contractuels, est souvent attaquée et mal comprise. Voici un article que nous avons préparé pour essayer de déchiffrer un peu mieux le fonctionnement de ce service clé.

Ses Missions

La dpe2, division du personnel enseignant service n°2, est en charge :
● du remplacement de tou.te.s les enseignant.e.s absent.e.s dans les collèges et lycées publics,
● de l’affectation des TZR (hors phase d’ajustement),
● du recrutement et de l’affectation des enseignant.e.s non-titulaires,
● de la vérification des dossiers d’intervenant.e.s extérieurs et de la mise en place de leur prise en charge financière.
● (depuis la rentrée scolaire 2019) des dossiers des assistants de langue vivante en lieu et place de la DPE11.

Son organisation

Normalement, c’est un service qui tourne avec des moyens humains à hauteur égale des autres dpe du rectorat.

Entre 25 et 27 personnes sont employées pour gérer plus de 4000 non titulaires et une complexité propre à ce service.

Il est constitué de deux pôles :
➤ d’un côté le pôle financier avec 11 gestionnaires en charge des paies où chacun.ne traite 420 personnes en moyenne,
➤ de l’autre côté, 7 gestionnaires au pôle remplacement, où l’on compte jusqu’à  1600 demandes traitées par personne (postes vacants + suppléances+ candidatures) par an.

Ce service’est pas comme les autres.  Travailler à la dpe2 signifie être prêt.e.s à vivre sur le qui-vive en permanence. Pas le temps de s’ennuyer, c’est un service qui tourne non stop, qui se renouvelle aussi en permanence et qui…se retrouve souvent en sous-effectif.

Septembre 2019 : une rentrée cauchemardesque !

1600 contrats non renouvelés

Le Sgen-CFDT avait annoncé dès le mois de juin que la rentrée allait être dure pour les collègues contractuel.le.s. Une forte réduction des contrats de stabilisation avait été annoncée, mais il a fallu attendre jusqu’au mois d’août pour savoir ce que cela voulait dire.

1600 lettres annonçant un non-renouvellement ont été transmises au mois d’août.

Seulement 1200 contrats de stabilisation pour cette rentrée (signés pour la plupart en juillet) et uniquement dans les disciplines déficitaires. Beaucoup de collègues se sont retrouvés de nouveau dans une situation de précarité.

Après deux années où les campagnes de stabilisation des contractuels avaient porté leurs fruits, nous condamnons ce retour en arrière vers la précarité.

Dévalorisation, sentiment d’injustice, incompréhension, angoisse et course contre la montre vers les indemnités chômage, voilà comment plus de 1600 collègues se sont retrouvés début septembre.

La dpe2 dans tout ça ?

Elle doit se plier aux règles du rectorat. Et le retour en arrière se fait également au sein de cette division.

La rentrée pour la dpe2 a aussi été cauchemardesque. Elle s’est retrouvée avec 7 gestionnaires expérimentés au lieu de 18 pour gérer le tout :
■ assurer les payes
■ pourvoir les postes encore vacants et les absences
■ gérer les contrats
■ gérer la mise en marche des attestations employeurs afin de permettre aux collègues d’avoir leurs indemnités.

Une mission impossible à tenir.

Alors, pourquoi tant de haine ?

La dpe2 est le premier mur auquel on se heurte. Dans la précarité il y a l’urgence, et dans l’urgence un besoin viscéral d’être entendu, de savoir et comprendre les étapes à suivre afin de pouvoir prévoir et avoir une vision de l’avenir proche.

Le silence, souvent dû à une impossibilité de gestion et à de mauvaises conditions de travail, ne fait qu’accroître ce sentiment d’injustice et est vécu comme une humiliation.

Des mails sans réponses, des coups de fil qui résonnent dans le vide, ne font qu’augmenter le stress, l’angoisse et le sentiment de dévalorisation et d’impuissance.

Nous dénonçons le manque de moyens et les conditions de travail de ce service.

Les dommages collatéraux sont énormes sur l’ensemble de l’académie de Créteil, une des plus dotées en nombre d’enseignant.e.s contractuel.le.s.

Pour cette rentrée en particulier, beaucoup trop d’établissements se sont retrouvés avec des postes vacants et sans remplacement et des collègues contractuels sans poste, sans les documents nécessaires pour le chômage et sans savoir quoi faire ni qui contacter.

Il est urgent de réagir afin d’éviter qu’une rentrée pareille ne se reproduise.

Le personnel qui travaille à la dpe2 est bien conscient des problèmes des collègues qu’ils et elles gèrent, mais subit un grand manque de moyens, surtout de moyens humains.

En plus du travail « matériel » le personnel de la dpe2 doit faire face au désespoir des (trop) nombreux collègues contractuels qui sont dans des situations d’extrême précarité. N’oublions pas aussi de rajouter que font également partie du quotidien les incivilités, offenses et insultes, augmentant les risques psycho-sociaux (anxiété, angoisse, dépression).

Des solutions ?

Des solutions viables existent pourtant.

  • Plus de moyens humains. Est-il normal qu’un service avec des flux aussi importants et récurrents de personnes n’ait pas un effectif plus important que les autres services ? Avec deux ou trois gestionnaires supplémentaires, beaucoup de problèmes seraient solutionnés rapidement.
  • Une prime pour tou.te.s ceux et celles qui travaillent à la dpe2 afin de valoriser le travail effectué et de donner de l’attractivité à cette division.
  • La création d’un troisième pôle, dédié spécifiquement au chômage, afin d’alléger le travail des gestionnaires et de permettre une plus grande rapidité dans la mise en place des attestations employeurs et la mise en route des indemnités journalières.

Le besoin de reconnaissance se fait sentir dans tous les corps de métier.

Il est impossible avec les moyens actuels d’accélérer et d’améliorer les conditions de travail. De trop nombreux collègues tirent déjà sur la corde. Et nous au Sgen-CFDT, nous tirons la sonnette d’alarme.

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