Tout travail mérite… mérite quoi déjà? (Spoiler: UN SALAIRE)

Demander à être rémunéré·e dans les temps pour son travail, mais quelle idée?

Des collègues sans salaire

L’académie de Créteil est souvent tristement avant-gardiste dans la situation de l’Education Nationale. On devrait donc bientôt voir fleurir dans les académies du reste de la France des messages du type: « Le rectorat va prendre vos demandes en considération. Nous pouvons vous proposer un prêt en attendant. » Variante: « Un problème informatique empêche le versement de votre salaire ce mois-ci, mais tout sera régularisé le mois prochain. » Ou pas. 

À Créteil se multiplient les situations où les collègues ne sont pas payé·es. Vous avez bien lu: pas d’argent, pas de salaire. Variante (encore) : pas d’attestation pour Pôle Emploi. Pas de possibilité de demander les ARE (allocation chômage d’aide au retour à l’emploi).

Bref, rien. Si ce n’est des adresses mail, et la possibilité d’envoyer des messages désespérés à des collègues des administrations qui sont trop débordés pour traiter ces messages. 

On ajoutera que les personnels les plus touchés par ce phénomène sont nos collègues contractuel·les, dont certain·es cumulent ainsi l’absence d’indemnités de chômage cet été avec le non-versement de leur salaire en septembre.

Une administration sous-dimensionnée

Alors nous sommes bien conscient·es que le rectorat de Créteil est sous-dimensionné. En tant que syndicat général nous avons d’ailleurs pris bonne note du refus de Bercy de créer les postes qui seraient tellement nécessaires pour permettre à notre administration de fonctionner. Et quand on parle de « fonctionner », il ne s’agit pas ici de verser de mirifiques heures supplémentaires dès qu’elles sont déclarées, ou le salaire correspondant à l’échelon idoine après une promotion en temps et en heure. Tout cela, c’est du luxe désormais. Non: on est dans le non-versement de salaires, et la non-production de pièces administratives vitales pour payer son loyer, acheter des fournitures scolaires à la rentrée et remplir son réfrigérateur. 

Vous l’aurez compris, au Sgen CFDT de l’académie de Créteil on a reçu un certain nombre de messages de cette teneur, et on ne veut plus les recevoir.

Quand on dit « un certain nombre », ça ne signifie pas des centaines, mais on en a reçu plus que d’habitude, et en tout cas plus qu’il n’est tolérable, car un seul message de cette eau serait finalement insupportable. 

Malheureusement ces messages deviennent habituels.

Et au Sgen CFDT de l’académie de Créteil on n’a pas envie de s’y habituer.